La saison des vendanges a été bien respectée vendredi soir du côté de Sucy-en-Brie. Le rugbyman lambda n’aime pas vraiment la rosée automnale et le vieux rugbyman encore moins. Les trente acteurs ont tous rendu hommage à Bacchus en laissant échapper chacun à plusieurs reprises l’ovale. Première mi-temps stérile donc quand un Prostatique décida, dans ses 22, d’aller taquiner nos qualités défensives. Il se lança à l’assaut de notre ligne Maginot. Les nôtres montèrent sur lui pour le broyer – comme on sait faire – mais voilà qu’il ne reçut que douces caresses et qu’il brisa assez facilement nos rangs. Il ne lui resta plus qu’une course de 80 mètres à faire pour aller maculer notre en-but d’un essai, malgré le retour désespéré de Flo.

 

A la mi-temps, les Fox étaient abattus. Ils voyaient le gâteau de Sèb s’éloigner dangereusement de leur palais d’après match. L’orange était amère. Ils y sont tout de même retournés pour de premières minutes de reprise toujours hésitantes.

 

Jusqu’au moment où, le clodo que l’on avait ramassé une heure plus tôt dans les rues de Sucy et que l’on avait transformé dans le vestiaire en élégant Oldfox, Jeff, a sonné la charge de la révolte. Les Prostatiques sont soudain devenus de misérables moustiques tournant autour de lui pour essayer de l’attraper mais il a fini en terre promise. La machine était en route. Le ballon ne tombe presque plus, les attaques se succèdent, de gauche à droite, de droite à gauche, en de magnifiques essuie-glaces. Sur l’un de ces enchaînements le pack se retrouve à l’entrée des 22 adverses. Mika s’empare de la balle, fracasse la défense prostatique, trouve en soutien un des ses camarades qui lui-même transmet à Serge. La balle repart vers la ligne d’attaque, les Prostatiques sont submergés et François paraphe la supériorité oldfoxienne.

 

Le reste du match va être un long calvaire pour les Prostatiques. On n’arrête plus les Oldfox qui ajoutent deux essais par Eric et Pizzaïolo.

 

Dès le coup de sifflet final, les Oldfox se jettent sur le gâteau de Sèb. Il n’aura pas le temps de fuir et sera dévoré sans rémission.

 

Il est quand même à noter trois protocoles commotion chez les Oldfox. Tout d’abord le petit doigt de La Caille. On lui demande s’il est content d’être le petit doigt de La Caille. Il répond « non », signe de lucidité, alors on l’a laissé sur le terrain. Puis la cheville de François. Elle n’a pas su dire combien font deux fois deux. Elle est restée sur la touche. Enfin, Sèb, le talonneur fou, qui est allé donner de la tête on ne sait trop où. Il sort sonné. On lui demande ce qu’il a mis dans son gâteau. Il répond « du chocolat ». Et non ! c’était du fruit. Il n’a pas été autorisé à revenir.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LES NOTES

 

  Rémi

 

Sans fondations une équipe n’est rien. Pilier gauche, pilier droit, remplaçant de Sèb au talon, il a tout simplement éteint tous ses vis-à-vis. 100% de conquête sur introduction Oldfox. Un grand match. 3/10

 

 

 

 Sèb

 

Le talonneur qui talonne tout ce qui bouge, avec le talon mais aussi avec la tête. Le sens du sacrifice. 2/10

 

 

 

 Guillaume

 

Lifteur d’exception, Guillaume n’a pas râlé ce soir. Efficacité et discrétion. 4/10

 

 

 

 Benoît

 

Il entre, il sort, il entre, il sort. Toujours décisif, aussi bien dans l’entrée que dans la sortie. 4,5/10

 

 

 

 Serge.

 

On connaissait Petit Sergio, on découvre aujourd’hui Grand Sergio. Impérial en touche, il n’hésite pas à s’intercaler dans la ligne d’attaque. Prometteur dans le coup de pied tactique par-dessus la défense pour le jour où celui-ci sera permis chez les vieux. 5/10

 

 

 

 Boubou

 

Altruiste dans le coup de boutoir, Boubou a montré aux Prostatiques dès la première mi-temps que les Oldfox ne se laisseraient pas faire. 6,5/10

 

 

 

 

 

 Marko

 

11 plaquages réussis pour 40 tentés, Marko a été un véritable poison pour l’attaque prostatique. 6/10

 

 

 

 Philou

 

Vif, plein d’envie, il n’a pas réédité son essai de la saison dernière. 3 kilomètres parcourus, souvent dans le vide, mais ce fut la locomotive du pack. 7/10

 

 

 

 Mika

 

Tonitruant, ses charges ont semé la désolation dans les rangs prostatiques. 25 plaquages cassés, c’est une grande saison qui s’annonce. 8/10

 

 

 

 La Caille

 

Grièvement blessé à la main, notre caille basque n’en a pas moins remis une copie très propre, faisant avancer son pack et mettant en orbite sa ligne de gazelles. 9/10

 

 

 

 Eric MBappé

 

Souvent secoué par l’agressivité défensive adverse, Eric s’est toujours relevé. A la conclusion d’une attaque, il mérite d’être revu à ce poste. 10/10

 

 

 

 El Mago

 

Le poids des ans glisse sur El Mago ; des off-loads, des passes décisives, des courses rentrantes, il a à nouveau étalé toute sa palette. 12/10

 

 

 

 Jeff

 

Sorti d’on ne sait où, Jeff a lancé l’appel à la révolte. Inarrêtable, inarrêté, il ne doit qu’à lui seul son essai. A revoir. 13/10

 

 

 

 

 

 Pizzaïolo

 

18 km parcouru, relanceur insatiable, Flo a été récompensé de cette débauche d’énergie par un essai. 11/10

 

 

 

 Nanar

 

Testé pour la première fois au poste d’ailier, Nanar n’a pas démérité. On verra chez les Drop âgés si notre coiche lui redonnera sa chance. 14/10

 

 

 

 François

 

Encore une fois auteur d’un essai décisif, François a apporté la brillante illustration que l’échauffement du coiche ne sert à rien pour briller. Sa cheville peut en témoigner. 15/10

 

 

 

 Camino

 

Intermittent du spectacle, licence douteuse, Olivier Camino peut tout jouer et on ne s’en prive pas.

 

 

 

 Olive

 

Il a sauvé la santé d’un des nôtres. Il a empêché Sèb de retourner sur le terrain alors que celui-ci insistait comme un forcené.

 

 

 

 Djamel

 

Arbitre sans sifflet, commentateur permanent pour on ne sait quelle télé, Djamel a joué trois minutes pour nous faire apprécier la qualité de son repli défensif.

 

 

 

 Yannou

 

Suppléant de l’arbitre Djamel, Yannou a fourni une prestation très médiocre en première mi-temps où il n’a pas été capable d’imaginer une faute pour refuser l’essai prostatique. Il s’est rattrapé en seconde mi-temps.

 

 

 

Talent d’or de la soirée : la  à François. Moment revival gueulante hommage à Aznavour.